L’énergie la plus propre est-elle réellement celle que nous n’utilisons pas ? Cette question, à la fois provocante et amusante, mérite une attention particulière. Dans un monde où la durabilité devient une priorité, nous sommes souvent pris dans la spirale de la consommation. Pourtant, cette idée que l’absence de consommation est synonyme de pureté énergétique cache des nuances et des contradictions. En effet, pour vraiment comprendre l’énergie propre, nous devons explorer non seulement ce que signifie “propre”, mais aussi la manière dont nous interagissons avec notre consommation énergétique. Plongeons dans cette réflexion qui, à première vue, semble simple comme bonjour, mais qui se révèle être un véritable casse-tête !
“La forme d’énergie la plus propre est celle dont on ne fait pas usage”
Cette déclaration peut sembler évidente à première vue, mais elle mérite une analyse plus approfondie. Examinons cette assertion.
Sommaire
La définition d’énergie propre : un terme ambigu
Premièrement, cette affirmation repose sur une confusion lexicale et un concept erroné. En effet, il est communément admis que l’énergie ne se “consomme” pas, mais que sa quantité reste constante et change simplement de forme. Cela dit, l’expression est largement répandue et se concentre sur la perspective du consommateur. De ce point de vue, il est vrai qu’une certaine quantité d’énergie, comme l’électricité, est convertie en un usage pratique pour l’utilisateur (que l’on appelle d’ailleurs énergie utile) et en pertes de chaleur, souvent inévitables.
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Lorsqu’on parle de courant électrique, il ne disparaît pas ; il est simplement transformé en lumière ou en chaleur. Ainsi, il serait plus approprié de dire que nous transformons domestiquement environ 5000 kWh par an (chiffre moyen) plutôt que de dire que nous en consommons cette quantité.
Quelle place pour l’énergie propre dans notre consommation ?
Revenons maintenant à l’idée sous-jacente de cette phrase. Elle évoque ce que l’on entend par “énergie propre”. Le terme renvoie souvent aux énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne. Il est d’ailleurs à noter que qualifier l’énergie solaire d’énergéties renouvelables peut également être une simplification, car de nombreuses ressources d’énergie renouvelable dépendent directement ou indirectement de l’énergie solaire. Seules l’énergie marémotrice, issue de l’influence lunaire, et la géothermie, qui exploite la chaleur interne de la Terre, échappent à cette règle.
L’énergie représente l’instrument que l’on utilise pour mesurer toute transformation, qu’il s’agisse de chaleur, de mouvement ou de changement de forme. En d’autres termes, toute utilisation d’énergie entraîne nécessairement une transformation de l’environnement. Ainsi, parler d’énergie propre sous-entend que cette transformation nous paraît acceptable ou que son impact est minime. En réalité, l’énergie qualifiée de propre signifie souvent qu’elle ne génère pas d’émissions de CO2 à proximité de la source d’énergie. Toutefois, il est essentiel de garder à l’esprit que la production de cette énergie nécessite elle-même de l’énergie, souvent non propre.
Pour examiner l’affirmation dans son intégralité, acceptons l’idée que l’énergie propre désigne celle qui n’émet pas de CO2 lors de sa production. Bien qu’il semble rationnel de privilégier la non-consommation d’énergie à la consommation d’énergie propre, cela n’est pas nécessairement le cas en pratique.
Prenons l’exemple de l’Allemagne qui dispose d’importantes infrastructures produisant de l’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques. Lorsqu’il fait beau et que le vent souffle, la production d’électricité est à son maximum. Si cette production dépasse la demande, cela entraîne une surcharge sur le réseau, provoquant une chute des prix sur le marché de l’électricité. En fait, il est courant d’observer des prix négatifs en Allemagne sur le marché de l’électricité (ces prix ne s’appliquant pas au consommateur final). À noter que ces prix négatifs ne sont pas uniquement dus à la production d’énergie solaire ou éolienne, mais également aux coûts liés à la mise hors service et à la remise en fonctionnement des centrales thermiques, notamment celles fonctionnant au charbon.
En prenant du recul pour observer la situation sur une journée entière, il est inévitable que la production d’énergie renouvelable finisse par ne plus suffire à répondre à la demande. Dans ces moments-là, il devient nécessaire de recourir à d’autres sources d’énergie. Toutefois, si les consommateurs adaptaient leur consommation d’énergie aux périodes de forte production éolienne ou solaire, cette stratégie rendrait le système énergétique globalement plus durable.
L’énergie propre : consommer au moment opportun
<pAinsi, dans un système énergétique donné, l’énergie la plus propre n’est pas celle que l’on ne consomme pas, mais celle que l’on utilise au moment le plus favorable. L’ennui, c’est que nous manquons d’informations sur les meilleurs moments pour consommer et sur notre consommation instantanée, éléments pourtant cruciaux. Il convient de noter que l’électricité ne devrait plus être considérée comme une simple marchandise, car la valeur et l’impact de l’utilisation d’un kilowatt-heure varient selon le lieu, le temps et les individus concernés.
Pour cette raison, Lite aspire à soutenir cette évolution. En éclairant les habitudes de consommation d’électricité, nous souhaitons permettre à chacun de mieux maîtriser sa consommation et d’agir en faveur de la transition énergétique. Ensemble, nous sommes l’énergie de demain.