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Que diriez-vous de plonger dans le passé pour éclairer un peu l’avenir ? L’option EJP d’EDF aurait pu être une étoile brillante dans la nuit de l’approvisionnement électrique, mais il semblerait que cette constellation ait cessé d’éclairer nos foyers depuis 1998. Pourtant, pour les abonnés d’aujourd’hui, comprendre cette option oubliée peut se révéler être une carte au trésor vers des économies d’énergie. Alors, qu’est-ce que l’EJP ? Est-ce un vieux souvenir ou une leçon précieuse pour naviguer dans notre consommation d’électricité moderne ? Embarquons ensemble pour un voyage à travers le temps et les circuits électriques.
Pour répondre à toutes ces interrogations, nous avons choisi de vous fournir des informations supplémentaires sur cette option. Il est peu probable qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, EDF ressente une pointe de nostalgie et vous propose une option qui n’est plus en vente depuis 1998. Il est donc temps de se concentrer sur les abonnés actuels ou sur ceux qui sont armés de connaissances pour se démarquer.
Faites des économies sur votre offre d’électricité
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Qu’est-ce que l’option EJP ?
Pour mieux comprendre le tarif EJP, j’ai interrogé la seule personne de mon entourage à bénéficier encore de cette option : ma grand-mère.
Étonnamment, dans tout le village, ma grand-mère est la seule à avoir encore cette option d’EDF, depuis la construction de sa maison en 1995. Pour elle, comme pour de nombreux autres, EDF reste le seul fournisseur d’énergie viable. « D’autres fournisseurs d’énergie ? Mais c’est nouveau, non ? Et pourquoi changer ? J’ai été très satisfaite avec mon EJP », dit-elle. Face à de tels arguments, il est difficile de la convaincre d’explorer d’autres alternatives. Les électriciens lui conseillant de ne pas changer d’option durant plusieurs années, ma grand-mère commence à réaliser que l’EJP peut devenir assez contraignant avec le temps.
EJP expliqué en 30 secondes
Pour ceux qui sont déjà abonnés, passez votre chemin. Arrêtons-nous un instant pour clarifier les choses pour les curieux.
EJP est une option qui propose un tarif du kilowattheure très intéressant, ressemblant à celui des options « Heures Creuses », et ce durant 343 jours par an. Ne paniquez pas, car ces jours restants de l’année sont ceux où le tarif de l’électricité augmente. Ces tarifications majorées sont signalées par un boîtier EJP installé chez l’utilisateur, avec une lumière rouge qui s’illumine. EDF ne cherche pas à vous embêter exprès le jour où vous devez nettoyer toute votre literie ou préparer un repas pour 20 personnes. Ces jours « rouges » sont déterminés en fonction des périodes de forte consommation observées sur le réseau électrique.
Un temps révolu pour l’EJP
Le tarif EJP est-il tombé en désuétude ? Commençons par le principal argument de vente de cette option, qui, autrefois si attrayante, a progressivement perdu de sa brillance et de son efficacité au fil des années.
Pour révéler la signification de cet acronyme mystérieux, EJP signifie « Effacement Jour de Pointe ». Depuis 1983, ce tarif permet aux clients abonnés de réduire une partie de leur consommation, presque comme par enchantement. Mais, hélas…
… Les inconvénients liés à la consommation d’électricité ont vite vu le jour.
EJP ne permet pas de faire disparaître magically les factures d’électricité en été afin de compenser les surconsommations en hiver. Il requiert une véritable réorganisation des habitudes de consommation pour devenir rentable. Les jours « rouges » et les périodes tarifaires peuvent générer des contraintes de moins en moins bien tolérées, précipitant ainsi la fin de l’EJP. Bien que les contrats existants soient respectés, EDF ne propose plus cette option à de nouveaux clients. Revenons à ma grand-mère avant de découper EJP dans le grand bain de l’électricité.
Les avantages passés de l’EJP pour des situations spécifiques
Dans le cadre d’une maison utilisée en tant que résidence secondaire, l’option EJP offrait peu de désavantages à ma grand-mère. C’était une solution vantée permettant de réaliser des économies importantes sur une année. La contrepartie était néanmoins une forte hausse de la facturation durant les jours « rouges » : en période d’EJP, chaque fois qu’elle faisait face à un jour « rouge », surtout en hiver, elle devait envisager de vivre ailleurs jusqu’à ce que les prix reviennent à la normale, ou réduire drastiquement sa consommation. Se chauffer au bois devenait alors une option bien plus économique, surtout avec un tarif de 0,4808€ par kWh en heures de pointe, tel qu’en 2016.
Dans les années 1980, lorsque l’EJP représentait l’une des offres les plus attractives d’EDF, le développement du chauffage électrique était en pleine expansion, et les périodes de pointe hivernales figuraient régulièrement à l’ordre du jour des réunions d’entreprise chez EDF. Le but était de faire payer aux consommateurs le « vrai » coût de l’électricité. L’EJP est donc apparue comme une solution judicieuse pour assurer un meilleur équilibre pendant les heures de pointe, ou pour inciter les clients à réduire leur consommation à ces moments critiques. Qui sait, ces consommateurs se seraient-ils même vus comme des héros participant à un effort collectif ? Cependant, même EDF a eu du mal à calculer correctement ces coûts.
Les inconvénients qui ont freiné la prospérité de l’EJP
EJP était particulièrement pertinente à l’époque où les services d’électricité en France étaient exclusivement gérés par EDF. Le monopole instaurait un défi pour limiter au maximum les demandes de consommation sur le réseau durant les heures de pointe. Préserver les clients tentés par d’autres solutions de chauffage tout en encourageant une consommation accrue durant l’été étaient des objectifs spécifiques. Aujourd’hui, la Commission de Régulation de l’Énergie est claire : « Cette option est en extinction », pour ceux qui en douteraient.
Sa rentabilité est mise en question. Le prix du kWh augmente d’année en année. Des calculs réalisés en 2013 et 2017 montrent une hausse de près de 25%. Tout cela ajoute du travail pour que ma grand-mère puisse se chauffer durant les jours « rouges ». Cette augmentation considérable est en grande partie due à la hausse progressive du prix du kWh ainsi qu’à la taxe CSPE (Contribution au Service Public de l’Électricité). J’ai essayé d’expliquer cela à ma grand-mère mais je l’ai perdue en route à cause de cet acronyme. Fort heureusement, elle peut toujours le voir sur sa facture.
Témoignage d’un utilisateur d’EJP
Dans un témoignage de 2010, un internaute relatait : « Pour bénéficier du tarif EJP à son lancement, une prime de 4000 F était accordée pour l’acquisition d’une pompe à chaleur coûtant environ 30 000 F. À cette époque, cet investissement représentait une somme colossale. Lorsque [nous avions] souscrit à cette option, l’agent EDF [nous avait] garanti que les tarifs resteraient, bien sûr, en conformité avec ceux réglementés par EDF. »
Actuellement, les chiffres montrent que pour conserver les avantages initiaux d’EJP, il faudrait réduire sa consommation d’énergie de moitié. Même pour ceux qui surveillent de près leurs habitudes, la majorité des abonnés à cette option ne modifient pas leur usage de l’électricité durant les jours « rouges ». Changer de fournisseur est une option à envisager, mais il est indéniable que réfléchir à des solutions adaptées devient urgent.
En décembre 2014, Hervé Gaymard, président d’EDF, avait expliqué que le tarif EJP prévoyait une augmentation de 5% pour cette année-là, avant de disparaître complètement en 2016.
Beaucoup se remémoreront l’ouverture du marché et la pluralité des choix qu’elle a engendrés. Que disait-on déjà sur les nouvelles options disponibles ? Les fournisseurs alternatifs (Direct Énergie, Total Spring, Enercoop, etc.) offrent des remises tarifaires par rapport au tarif réglementé d’EDF. De leur côté, les utilisateurs d’EJP doivent réduire leur consommation d’au moins 4 fois durant les jours « rouges ». Si vous êtes en mesure de prendre votre calculatrice, n’hésitez pas à vous y essayer. Quel que soit votre résultat, il demeure difficile de réduire ainsi sa consommation d’énergie, même si changer et se défaire de l’EDF pour cette option ou opter pour un fournisseur alternatif s’avère de plus en plus attrayant. Sauf si vous disposez d’une cheminée agréable. Et d’une autre résidence secondaire bien située. Ma grand-mère, quant à elle, n’a ni l’un ni l’autre !
EJP : une optimisation peu recommandée
Pour conclure notre exploration de l’EJP, à travers l’expérience de ma grand-mère, il apparaît que l’incitation à économiser en heures de pointe tout en consommant plus le reste du temps représente une contrainte difficile à gérer, surtout si l’on ne possède pas de mode de chauffage alternatif à l’électricité, ni de résidence secondaire.
Avez-vous également ce besoin de liberté, que l’on vous dise comment gérer votre consommation ? En France, inciter à réduire la consommation en hiver tout en profitant d’une réduction tarifaire pour le reste de l’année n’a pas vraiment convaincu les consommateurs. Contrairement à un contrat « Heures Creuses/Heures Pleines », une tarification saisonnière s’est révélée incompatible avec les habitudes et les capacités des utilisateurs. Seriez-vous vraiment prêt à allumer votre cheminée à la dernière minute en plein hiver ? Peu de gens l’étaient ou le sont.
Cependant, l’idée d’EJP n’était pas sans fondement.
Chaque vague de froid hivernale entraîne des pics de consommation d’énergie toujours plus impressionnants. On assiste à des problèmes de coupures de courant, des factures exceptionnelles en hiver : la gestion des heures de pointe au sein du réseau électrique reste une préoccupation majeure. Une contribution comme l’EJP paraissait essentielle pour garantir la stabilité du système d’approvisionnement.